Cheikh T. Dièye engage cinq réformes

Pour une meilleure gestion de l’eau et de l’assainissement, il y a des défis à relever et des enjeux à affronter. C’est l’avis du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, qui a évoqué cinq réformes majeures.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) a présidé, hier, la cérémonie d’ouverture officielle des Journées de réflexions et d’orientations dédiées à la définition et à la mise en œuvre des réformes institutionnelles prioritaires dans le secteur eau-assainissement. Ce fut l’occasion pour le docteur Cheikh Tidiane Dièye de revenir sur les nombreux défis persistants qui appellent à une mobilisation renouvelée, à une réflexion profonde et à des actions audacieuses.
Parmi ces défis, figurent la pression croissante sur les ressources en eau exacerbée par la variabilité climatique, la pollution des nappes et des cours d’eau, une demande sans cesse croissante liée à l’urbanisation et à la croissance démographique, les disparités territoriales persistantes dans l’accès aux services d’eau et d’assainissement, qui mettent à mal son ambition d’équité et de justice sociale dans le contexte du nouvel Agenda national de transformation, la fragilité des modèles de gouvernance, marquée par une centralisation excessive, une coordination insuffisante entre les acteurs et des lacunes dans la planification intégrée et la gestion participative, entre autres.
Face à ces enjeux, le ministre estime qu’il revient à son secteur, collectivement, de repenser le modèle de gouvernance, d’actualiser les cadres institutionnels et de renforcer la synergie entre tous les acteurs. C’est dans cet esprit, selon lui, que les services qu’il dirige ont initié ces journées de réflexions et d’orientations, en droite ligne des conclusions des Concertations nationales sur l’eau et l’assainissement (Penc’Eau) et de la nouvelle Lettre de politique sectorielle de développement (LPSD).
L’objectif, a-t-il expliqué, est de définir ensemble, de manière concrète, les réformes institutionnelles prioritaires et de bâtir une feuille de route opérationnelle, ambitieuse, mais réaliste pour leur mise en œuvre.
Ces réformes, identifiées de manière participative et inclusive par son ministère, s’articulent autour de cinq piliers majeurs : la réforme de la gestion du service public de l’assainissement, pour en faire un modèle de performance, de durabilité et d’inclusion. Celle de la gestion intégrée des ressources en eau, afin d’instaurer une gouvernance résiliente, transparente et responsable, du service public de l’eau, visant à harmoniser les modes de gestion, à garantir l’équité tarifaire et à assurer la viabilité financière des services. La création de l’Autorité de régulation du secteur de l’eau (Arse), chargée d’encadrer la régulation, de protéger les intérêts des usagers et de renforcer la transparence.
La restructuration organisationnelle du ministère, pour accroître son efficacité, sa capacité d’anticipation et son ancrage territorial. ‘’Ces journées de réflexions et d’orientations se veulent un espace ouvert, inclusif et constructif, où chaque voix compte, où chaque expérience est valorisée et où chaque proposition est examinée avec rigueur et bienveillance. Je me réjouis, d’ailleurs, de la forte présence des doyens, experts de haut niveau, qui ont grandement œuvré à bâtir ce secteur qui nous est si cher. En tout état de cause, la diversité des participants ici réunis est à la fois une richesse et une garantie de succès’’, a indiqué le Dr Dièye.
Il a ajouté que la réussite de ces réformes dépendra avant tout de la capacité des agents du secteur à travailler ensemble, dans un esprit de dialogue, de confiance et de responsabilité partagée. C’est la raison pour laquelle il a lancé un appel solennel aux partenaires techniques et financiers, pour qu’ils accompagnent ces transformations avec des financements innovants, des expertises ciblées et un appui technique constant, aux collectivités territoriales, pour qu’elles s’approprient ces réformes et les traduisent en actions concrètes, adaptées aux réalités locales, au secteur privé, pour qu’il investisse massivement dans des solutions durables, inclusives et génératrices d’emplois, à la société civile, pour qu’elle joue pleinement son rôle de vigie, de relais et d’animatrice de la participation citoyenne, aux usagers, pour qu’ils s’impliquent activement dans la gestion, la préservation et la valorisation des services et des ressources.
Par Cheikh Thiam